Ostéoradionécrose du sphénoïde : présentation clinique et prise en charge thérapeutique, à propos de 7 cas - 17/09/14
Résumé |
But de la présentation |
Les techniques classiques d’irradiation de la région des fosses nasales et du cavum s’accompagnent d’une morbidité non négligeable, y compris de façon retardée. L’ostéoradionécrose du sphénoïde est une complication relativement mal connue. L’objectif de ce travail est de décrire, à partir d’une série de 7 patients, les différents modes de présentation et les possibilités de prise en charge.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective sur 7 cas d’ostéoradionécrose du sphénoïde pris en charge entre 2001 et 2013 dans un centre tertiaire. L’analyse a porté sur les données démographiques (âge, sexe), sur la pathologie initiale et le régime d’irradiation, sur les symptômes initiaux, sur les signes cliniques et radiologiques de la radionécrose, sur les modalités thérapeutiques, et sur les résultats post-thérapeutiques.
Résultats |
L’âge moyen au diagnostic était de 54ans [22-70]. Les patients avaient été irradiés 1 fois (3 cas), 2 fois (3 cas), voire 3 fois (1 cas). Le délai moyen entre la première irradiation et le traitement de l’ostéoradionécrose était de 11ans. Le mode de présentation était : des douleurs avec asthénie marquée (3 cas), une épistaxis (2 cas), une diplopie (1 cas), une brèche méningée avec méningite (1 cas). L’examen clinique retrouvait (hormis dans les cas des épistaxis) une zone d’os exposé et d’aspect atone dans la région du cavum. Au scanner injecté, l’ostéoradionécrose était associée dans 2 cas à un faux anévrisme artériel (artère maxillaire interne et artère carotide interne), à une sténose carotidienne dans 2 cas, et à une pneumencéphalie dans 1 cas. Un traitement endovasculaire seul était réalisé dans les 2 cas d’épistaxis, et une mise à plat chirurgicale par voie endonasale dans les 5 autres cas, associée dans 1 cas à une occlusion préopératoire de l’ACI, dans 3 cas à un lambeau de fascia temporalis et dans 1 cas à une fermeture de brèche avec mise en place de fascia lata. Une patiente est décédée à 1 an d’une poursuite évolutive de radionécrose à l’origine d’une septicémie à Pseudomonas aeruginosa. La maladie est contrôlée chez les autres patients (recul moyen 8 mois).
Conclusion |
L’ostéoradionécrose du sphénoïde est une complication souvent tardive de la radiothérapie. Les modes de présentation sont variables, avec parfois des tableaux sévères pouvant mettre en jeu le pronostic vital (épistaxis grave, brèche méningée avec méningite, sepsis). Le traitement est difficile et repose avant tout sur la chirurgie, mais également sur la radiologie interventionnelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 131 - N° 4S
P. A2-A3 - octobre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.